Que deviennent les frères tueurs Erik et Lyle Menendez en 2025 ?
Ils ont tué leurs parents. Ils ont passé plus de trois décennies derrière les barreaux. Et aujourd’hui, ils pourraient sortir.
En 1989, Lyle et Erik Menendez tiraient à bout portant sur leur père et leur mère, dans leur villa de Beverly Hills. Un crime qui a choqué l’Amérique, fasciné les tabloïds, et divisé l’opinion comme rarement un fait divers l’avait fait. Jugés, condamnés, oubliés. Pendant longtemps, l’affaire Menendez semblait figée dans l’histoire judiciaire américaine comme un cas d’école : deux fils froidement calculateurs, devenus les symboles du parricide de l’ère dorée.
Mais en 2025, le dossier s’est rouvert. Et les lignes ont bougé.
Car derrière les barreaux, les frères ont vieilli. Ils ont étudié, écrit, et attendu. Une nouvelle décision de justice leur offre aujourd’hui une possibilité que personne n’imaginait : celle d’un avenir hors des murs. Alors que l’audience de libération conditionnelle approche, une question brûle toutes les lèvres : Lyle et Erik Menendez vont-ils sortir… ou rester à jamais les fantômes d’un crime irrémissible ?
Erik et Lyle : une libération possible en 2025 ?
Après plus de 30 ans passés en prison sans la moindre perspective de sortie, Lyle et Erik Menendez ont vu leur sort basculer au printemps 2025. Le 13 mai, un juge californien a requalifié leur peine initiale — perpétuité incompressible — en une sentence de 50 ans à perpétuité, rendant les deux frères éligibles à une demande de libération conditionnelle.
Cette décision s’appuie sur une évolution du droit californien, qui permet depuis peu de reconsidérer les peines infligées aux jeunes adultes, particulièrement ceux ayant commis leurs crimes avant 26 ans. Au moment du double meurtre, Erik avait 18 ans, Lyle 21. Selon le juge Michael Jesic, cette révision ne remet pas en cause leur culpabilité, mais tient compte de l'immaturité neurologique reconnue aujourd'hui par la jurisprudence.
Résultat : Lyle et Erik peuvent désormais comparaître devant la commission de libération conditionnelle. Une étape que beaucoup croyaient impossible. Si leur demande est acceptée, ce sera la première fois depuis 1989 qu’ils auront une chance réelle de sortir.
L’audience, initialement prévue en juin, a été reportée à août 2025, le temps pour les autorités d’examiner en profondeur leur parcours en détention — et les nouvelles pièces apparues récemment dans l’affaire.
Des révélations récentes relancent l’affaire Menendez
Pendant des décennies, les accusations d’abus sexuels formulées par Lyle et Erik Menendez sont restées suspendues dans le vide judiciaire. Aucun document, aucun témoin direct n’était venu les corroborer. Jusqu’à 2023. Cette année-là, un témoignage inattendu fait basculer l’équilibre.
Dans le documentaire Menendez + Menudo : Boys Betrayed, diffusé sur Peacock, Roy Rosselló, ancien membre du groupe Menudo, accuse José Menendez — le père des deux frères — de l’avoir violé en 1983, alors qu’il n’avait que 13 ans. À l’époque, José était un haut dirigeant de RCA Records, label partenaire du groupe. Roy Rosselló affirme que le manager du boys band l’a conduit au domicile de José à New York, où il aurait été drogué puis agressé sexuellement.
Ce témoignage, glaçant, a un impact immédiat. Le 4 mai 2023, les avocats de Lyle et Erik déposent une nouvelle requête en habeas corpus, s’appuyant sur cette révélation comme preuve que les violences sexuelles évoquées par les frères ne relevaient pas de la fiction, mais d’un schéma prédateur bien réel.
Le témoignage de Roy n’avait jamais été entendu lors des procès des années 1990. Il pourrait aujourd’hui peser lourd dans le réexamen du dossier, notamment en crédibilisant les allégations initiales des deux frères. Pour la défense, il s’agit d’un élément clé : si José Menendez a agressé un mineur étranger à sa famille, pourquoi n’aurait-il pas pu faire subir le même sort à ses propres enfants ?
Les mariages des deux frères en prison
Même derrière les barreaux, les frères Menendez n'ont jamais cessé de fasciner. Et c’est auprès de femmes libres, souvent admiratrices de leur histoire, qu’ils ont noué des liens pour le moins inattendus.
Lyle Menendez, l’aîné, reçoit dès les premières années de son incarcération un flot de lettres venues de toutes parts. Parmi elles, celle d’Anna Eriksson, une mannequin suédoise ayant posé pour Playboy. Elle vit alors à Denver, mais n’hésite pas à tout quitter pour s’installer en Californie, au plus près de l’homme qu’elle n’a jamais rencontré. Trois ans plus tard, en 1999, ils se marient dans le parloir d’une prison. Mais l’union tourne court : en 2001, Anna découvre que Lyle échange également avec d’autres femmes. Elle demande le divorce.
Lyle ne reste pas seul longtemps. En 2003, il épouse Rebecca Sneed, rédactrice juridique devenue avocate à Sacramento. Discrète et loyale, elle reste aujourd’hui sa compagne officielle, soutenant ses démarches juridiques avec constance.
Erik Menendez, de son côté, connaît une trajectoire similaire. En 1993, Tammi Ruth Saccoman, mère de famille et entrepreneuse, découvre son histoire dans un documentaire. Bouleversée, elle lui écrit une lettre. Puis une autre. La correspondance devient obsessionnelle. Tammi quitte le Minnesota, s’installe en Californie, et finit par l’épouser en 1999, à Folsom Prison. Leur histoire — certes sans intimité physique — est toujours d’actualité. Tammi n’a jamais cessé de défendre son mari publiquement, allant jusqu’à publier un livre en 2005 : They Said We’d Never Make It – My Life with Erik Menendez.
2018 : les retrouvailles des frères Menendez
Vingt-deux ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour que Lyle et Erik Menendez se revoient. Condamnés en 1996 et envoyés dans des établissements pénitentiaires séparés, les deux frères n’avaient pas échangé un regard depuis leur condamnation. C’est en février 2018 que la distance est enfin rompue : Lyle est transféré à la prison Richard J. Donovan, à Otay Mesa, à la frontière du Mexique — là où Erik purge sa peine depuis 2013.
Mais même une fois réunis dans le même complexe carcéral, la séparation continue. Affectés à des quartiers disciplinaires différents, ils doivent encore attendre cinq mois avant de pouvoir se croiser. En juillet 2018, les frères se retrouvent enfin. Une scène poignante, racontée par plusieurs témoins présents à ABC : dès les premiers instants, Lyle et Erik éclatent en sanglots, incapables de retenir l’émotion de ces retrouvailles longtemps interdites.
Deux ans plus tôt, en 2016, Lyle confiait déjà à la presse américaine qu’il n’avait jamais cessé de penser à son frère. Cette réunion, bien que brève, marquera un tournant émotionnel dans leur vie carcérale. Depuis, ils restent incarcérés dans le même centre, dans des ailes différentes mais à quelques mètres l’un de l’autre.
En 2025, alors que leur avenir se joue devant les tribunaux, cette réconciliation fraternelle prend un nouveau relief : celui d’une possible liberté partagée.