Qui est Jerome Oziel, le thérapeute des frères Lyle et Erik Menendez ?
Jerome Oziel, thérapeute des frères Menendez, a joué un rôle clé en révélant leurs confessions sur le meurtre de leurs parents. Aujourd'hui, retiré de la profession, son nom reste à jamais lié à l'une des affaires criminelles les plus marquantes des années 90.
Personnage aussi insaisissable que controversé, le Dr Jerome Oziel s’est retrouvé malgré lui au cœur de l’affaire Menendez. Thérapeute à Beverly Hills, il a transformé la confession d’Erik Menendez en pièce maîtresse du procès. Loin de rester un simple confident protégé par le secret médical, Jerome a brisé ce lien sacré, devenant à la fois un témoin clé et une figure trouble, rattrapée par ses propres démons. Scandales, éthique douteuse, et accusations d’abus ont précipité la chute d’un homme qui a joué avec le feu – et s’est brûlé.
Le thérapeute qui en savait trop
En 1989, après le meurtre brutal de Jose et Kitty Menendez, Erik Menendez s'effondre sous le poids de la culpabilité. Il se tourne alors vers le Dr Oziel pour obtenir de l’aide. Au cours d’une séance, Erik lâche une bombe : il avoue, en larmes, avoir tué ses parents avec son frère Lyle. Jerome se retrouve alors dans une situation délicate. En tant que psychologue, il est tenu de garder ces confidences pour lui, mais Lyle aurait menacé de s’en prendre physiquement à lui.
Pris au piège, le thérapeute prend une décision pour le moins risquée : il confie ces aveux à sa maîtresse de l’époque, Judalon Smyth, pour se protéger. Quelques mois plus tard, cette dernière, dans un accès de colère après leur rupture, décide de tout révéler à la police. C’est ce témoignage qui mènera directement à l’arrestation des frères et au début d’un procès qui allait diviser l’Amérique.
Des enregistrements qui vont tout changer
La question de la confidentialité des conversations entre Jerome et Erik est rapidement soulevée lors du procès. Normalement, les échanges entre un patient et son thérapeute sont protégés par le secret professionnel. Mais dans cette affaire, la menace qu'aurait fait peser Lyle sur le psychologue a permis à l’accusation d’invoquer une exception à la règle. Pendant 2 ans, les avocats ont débattu de la validité de ces preuves. En 1992, la Cour suprême de Californie a tranché en faveur de leur utilisation.
Au premier procès en 1993, le Dr Oziel témoigne pour l’accusation. Il décrit en détail la confession d’Erik, mais son témoignage est mis à mal lors du contre-interrogatoire. La défense fait tout pour le discréditer, notamment en dévoilant des aspects peu reluisants de sa relation avec Judalon Smyth. Cette dernière prend même la parole pour exposer des détails sordides de leur relation.
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Une carrière en chute libre
Après cette affaire, la carrière du Dr Oziel a pris un tournant radical. Son comportement a été critiqué, notamment pour avoir partagé des informations confidentielles avec sa maîtresse. Pire encore, il a été accusé de conduite inappropriée avec certaines de ses patientes, des allégations qu'il a toujours niées. En 1997, il est déchu de sa licence de psychologue en Californie et refuse de se défendre au cours d'un procès très coûteux.
Son avocat prendra d'ailleurs la parole au Los Angeles Times, arguant que « Cela n’avait aucun sens de revenir en Californie et de dépenser des milliers de dollars pour défendre une licence qu’il n’utilise pas dans un État où il ne vit plus. » Quelque temps plus tard, dans une interview avec Bustle, Jerome niera catégoriquement que la perte de sa licence ait quoi que ce soit à voir avec les accusations à son encontre.
« Je n’ai pas abandonné ma licence à cause des accusations, ce qui laisserait entendre que j’ai arrêté ma pratique parce que j’aurais fait quelque chose de répréhensible. C’est totalement faux. J'avais déjà mis fin à ma pratique car j'avais reçu une offre très lucrative et j'étais devenu PDG d'une grande entreprise dans un autre État, un an et demi avant la restitution de ma licence. Aucune agence n’a jamais trouvé que j'avais fait quoi que ce soit d’impropre ou de mal. »
Aujourd’hui, Jerome Oziel a définitivement tourné la page de la psychologie. Son nom reste pourtant gravé dans l’histoire judiciaire américaine, et son rôle dans l’affaire Menendez continue d'alimenter les débats.