Netflix : elle a inspiré un film à succès et risque 25 ans de prison

Les nageuses
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Les nageuses

De héroïne Netflix au banc des accusés d'un procès à l'envergure internationale, il n'y a eu qu'un pas pour la jeune Sarah Mardini.

Netflix a l'habitude de nous proposer des productions inspirées de véritables faits. De Dahmer à Le Serpent, en passant par la cauchemardesque histoire des cinq de Central Park dans la série Dans leur regard, les spectateurs sont toujours friands d'en apprendre davantage sur ces faits divers, parfois à portée politique.

Un film inspiré d'une émouvante histoire vraie

Les nageuses, inspiré de la bouleversante histoire des sœurs Mardini, rencontre un grand succès dès sa sortie sur Netflix, le 10 novembre. Le film de Sally El Hosaini bouleverse les spectateurs et obtient la belle note de 81 % sur Rotten Tomatoes, de la part des critiques.

Les sœurs Yusra et Sarah sont originaires de Damas, et en 2015, alors que la Syrie est en pleine guerre, elles entreprennent un courageux périple. Nageuses depuis leur plus jeune âge, elles utilisent ce talent pour fuir en direction de l'Allemagne.

Accompagnées de leur cousin, les deux femmes rencontrent multiples obstacles avant de se lancer dans une dangereuse traversée. À l'aide d'un canot pneumatique, elles voguent sur la mer Égée, à destination des côtes grecques, au péril de leurs vies. Alors que leur bateau coule, elles permettrontaux dix-huit réfugiés présents de s'en sortir grâce à leurs talents de nageuses et réussiront à atteindre le pays qu'elles convoitaient.

À la suite de cette épreuve, Yusra, la cadette réussira à atteindre son rêve : celui de participer aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Quant à Sarah, elle s'engagera à secourir les réfugiés en mer au sein de l’ONG grecque Emergency Response Centre International.

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Accusée d'espionnage et de traite d'êtres humains

C'est un jour de 2018 que la vie de la sœur aînée, Sarah Mardini, bascule. Alors qu'elle est sur le point de rentrer en Allemagne, elle se fait arrêter à Lesbos et se retrouve en détention pour "espionnage" et "traite d'êtres humains" pendant 107 jours. Elle expliquera à la BBC, après sa libération, que cette arrestation était un choc car "son groupe avait voulu aider les réfugiés avec une assistance médicale, de l'eau et une couverture à leur arrivée en Grèce" et précisera qu'elle n'a jamais été une passeuse.

En 2019, quelques mois après, elle apprendra être également poursuivie pour "blanchiment d'argent" et "fraude". La jeune réfugiée syrienne de 27 ans encourt jusqu'à 25 années de prison. Le procès de Sarah et de 23 autres travailleurs humanitaires a débuté ce mardi 10 janvier à Mytilène, en Grèce. Amnesty International dénonce un procès de la "criminalisation de la solidarité".