PS4-PS5 : l'ancien patron de Sony critique la durée et les graphismes des jeux actuels
Les joueurs ne terminent plus les jeux qu'ils achètent, et pour l'ancien PDG de Sony, cela est un signal très clair envoyé aux éditeurs.
Vous ne connaissez sûrement pas son nom mais il est pourtant l'une des figures emblématique de l'industrie du jeu vidéo. Shawn Layden a joué un rôle crucial chez Sony en tant que président et PDG de Sony Interactive Entertainment America de 2014 à 2019. Sous sa direction, PlayStation a connu certaines de ses années les plus prospères.
Il a supervisé le lancement de la PlayStation 4, qui est devenue l'une des consoles les plus vendues de tous les temps. Aujourd'hui, alors que l'industrie traverse une vague de licenciements massifs n'épargnant aucun studio, Shawn Layden partage ses recommandations pour un avenir plus durable et équilibré.
Des jeux trop longs et réalistes ?
Depuis quelques années, les jeux vidéo ressemblent de plus en plus à des épopées cinématographiques avec des durées de jeu interminables et des graphismes hyperréalistes. Des titres comme Red Dead Redemption 2 et Baldur's Gate 3repoussent les limites, mais à quel prix ? Selon Shawn Layden interviewé par Gamesindustry, cette quête du réalisme et de la longueur n'est tout simplement pas tenable.
Nous en sommes arrivés à un point où vous avez le ray-tracing et la plupart des plateformes peuvent faire du 60 images par seconde, certaines peuvent même atteindre 120, ce que vos yeux ne peuvent de toute façon pas percevoir. Je pense que nous avons atteint les limites de cet univers, nous sommes dans le domaine des différences que seuls les chiens peuvent percevoir. Et peut-être que ce n'est plus là que l'accent devrait être mis.
Pour lui, les développeurs devraient se concentrer sur ce qui fait vraiment vibrer les joueurs : le gameplay. Et il faut dire que certains chiffres donnent raison à Shawn Layden. En effet, seulement 32 % des joueurs finissent les jeux qu'ils commencent.
Nous devons comprendre ce que recherchent nos clients. Veulent-ils un jeu à fort impact et à haut plaisir, qui n'inclut pas de longues sections où vous partez en quête pour trouver cette pierre bleue à donner au troll rouge pour qu'il vous ouvre la porte. C'est juste une perte de temps. On appelle ça du grinding pour une raison
La fin des exclusivités ?
Pour rendre le développement plus efficace, Shawn Layden suggère d'intégrer davantage l'intelligence artificielle. Cette dernière pourrait automatiser certaines tâches et accélérer le processus de création. Certains éditeurs n'ont d'ailleurs pas tardé à mettre la main sur cette nouvelle technologie pour réduire les coûts. On peut notamment citer Ubisoft qui tente d'utiliser l'IA dans la création de dialogues plus réalistes.
Shawn Layden n'hésite pas non plus à critiquer l'obsession des exclusivités. Avec la montée en puissance des services de streaming et des jeux multiplateformes, il pense que l'exclusivité des titres pourrait devenir moins cruciale. "Les joueurs veulent jouer où ils veulent, quand ils veulent", affirme-t-il. "Il est temps de s'adapter à leurs besoins."