La fin des émulateurs Nintendo annoncée ? Tout comprendre sur l'affaire Yuzu

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Nintendo ne plaisante pas avec la protection de ses jeux, et cette affaire qui oppose Big N à Yuzu, émulateur de jeux Switch, en est la preuve vivante.

Ce n'est plus un secret pour personne : lorsqu'il s'agit de la protection de ses jeux, Nintendo ne rigole pas. Vous avez sans doute entendu parler de conflit entre Nintendo et Yuzu. L'émulateur de jeux Switch a dû casquer 2,4 millions de dollars pour éviter un procès. Alors oui, pour une boîte comme Nintendo, qui pèse des milliards, cela représente une petite goutte d'eau. La véritable victoire réside en la fermeture pure et simple de Yuzu. Un véritable coup dur pour le monde de l'émulation. Si vous n'êtes pas tout à fait au point sur les dessous de l'affaire, on vous explique tout.

À quoi sert Yuzu ?

Créé en 2018, Yuzu est un émulateur qui permettait de faire tourner les jeux Switch dans un tout autre environnement que la console elle-même : PC, téléphone ou encore Steam Deck. L'idée de départ, c'était de permettre aux joueurs de profiter de leurs jeux achetés légalement avec quelques petits plus : meilleure résolution, mods sympas... en gros, de jouer plus confortablement.

Le hic, c'est que tous les utilisateurs ne jouent pas forcément le jeu de la légalité. La fuite de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom quelques jours avant sa sortie officielle en est certainement le parfait exemple. Cette situation a transformé Yuzu d'un simple outil d'émulation à un facilitateur de piratage à grande échelle. Nintendo estime qu'un million de copies du jeu ont été piratées. Et c'est là que les ennuis judiciaires ont commencé.

  • Finalement, le 5 mars 2024, les créateurs de Yuzu acceptent à « l’amiable » d’arrêter le développement de l’application, et de verser 2,4 millions de dollars en dommages et intérêts à Nintendo. Le procès n'aura donc pas lieu.

Émulation ou piratage ? Telle est la question

En France, l'émulation est légale tant que l'utilisateur possède une copie originale du jeu et qu'il utilise l'émulateur pour jouer à ce jeu qu'il a lui-même converti en fichier ROM depuis sa console. En revanche, le piratage intervient lorsque des jeux non acquis légalement sont téléchargés ou joués.

C'est là que l'émulation devient problématique : elle peut faciliter le piratage, même si à la base, elle n'est pas faite pour ça. Donc, émulation et piratage, c'est pas la même chose, mais l'un peut vite mener à l'autre si on n'y prend pas garde.

Pourquoi Yuzu a évité le procès ?

Pourquoi les créateurs de Yuzu ont-ils choisi de régler à l'amiable avec Nintendo plutôt que de se lancer dans une bataille judiciaire ? Selon plusieurs analystes, ils avaient même bien des chances de gagner.

Et pour cause, dans les années 2000, Sony perdait son procès contre Connectix, qui avait créé Virtual Game Station, un émulateur qui permettait de jouer à des jeux PlayStation sur Macintosh G3 ou G4. Peu après, Sony a également dû s'incliner devant Bleem, une autre entreprise américaine proposant un logiciel similaire pour PC

Il est possible que l'équipe derrière Yuzu ait subi une pression énorme, que ce soit à cause de menaces légales ou plus personnelles. Ensuite, le coût financier d'un procès long et complexe contre un géant comme Nintendo est une autre considération majeure. L'histoire a déjà vu des cas où des petites entreprises, malgré une victoire judiciaire, ont été contraintes à la faillite en raison des frais juridiques exorbitants.

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