Oppenheimer : ce qui se cache derrière la citation du “destructeur des mondes”
Robert Oppenheimer, connu pour être le père de la bombe atomique était également croyant. Le physicien était en effet très engagé dans sa foie hindoue.
À l’occasion de la sortie du biopic sur le père de la bombe atomique, de nombreuses histoires refont surface au sujet de Robert Oppenheimer, celui qui a changé la face du monde autant dans les domaines de la géopolitique, de la guerre, que dans le champ de la physique.
Le destructeur des mondes
L’un des faits les plus connus du physicien remonte au premier test réalisé d’une bombe nucléaire, le 16 juillet 1945. Alors qu’Oppenheimer assiste à la première détonation et que la poussière n’est pas encore retombée, il laisse échapper une phrase :“maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes”.
Cette citation, qu’il tire des écritures hindoues est certainement la plus connue du physicien. Issue du Bhagavad-Gita, un long poème épique de 18 chapitres, elle est également très connue parmi l’ensemble des écrits fondamentaux de l’hindouisme souvent considéré comme un abrégé de l’ensemble de la doctrine religieuse.
Une grande soif de spiritualité
L’usage de cette citation témoigne de la grande soif de spiritualité du physicien américain qui a même appris à lire le sanskrit et peut traduire des versets du Bhagavad-Gita, en revenant à la source même des textes hindous.
Selon les contemporains du chercheur, l’hindouisme permettait à Oppenheimer de donner clairement sens à ses actes, mais aussi de lui permettre de se dédouaner quelque part d’avoir créé une telle arme.
Savoir se détacher des effets de son destin
En effet, dans l’hindouisme le divin est capable de création mais également de destruction. C’est d’ailleurs dans le verset trente-deux que Krishna, avatar de Vishnou et divinité suprême à l’origine de toutes les autres selon les tenants du Gaudiya Vaishnavisme, prononce la célèbre phrase.
Cela étant, même si les textes sont soumis à interprétations, certaines traductions remplacement le mot “mort” par “temps”. Ainsi, selon cet épisode narré dans le poème épique, tout est entre les mains du divin, les hommes se doivent ainsi d’être, d’une certaine manière, détachés des effets que le destin a choisie pour eux.
Cela étant, malgré cette foi honnête, Oppenheimer n’a jamais totalement trouvé la paix concernant la création de l’arme nucléaire. S’il n’a pas clairement exprimé de regrets, comme le fit Einstein, concernant son invention, il se battra pour la régulation de son usage après la fin de la Seconde Guerre Mondiale.