Un mystérieux "réalisateur fantôme" hante Hollywood et vous avez sûrement déjà vu l'un de ses films

Enola Gambey
Dune
© Universal Pictures
Dune

Saviez-vous qu'il existait un réalisateur fantôme dont personne ne connaît le visage ? Découvrez l'histoire incroyable d'Alan Smithee.

Si vous êtes cinéphiles, peut-être le nom d'Alan Smithee ne vous est-il pas inconnu. Apparu dans de nombreux génériques de films ou œuvres télévisées, il est un personnage aussi culte que mystérieux.

Le mystère du réalisateur Alan Smithee

C'est en 1955 qu'Alan Smithee voit le jour. Non pas parce qu'il naît, mais bien parce que ce nom apparaît pour la première fois au générique d'une œuvre, dans le téléfilm The Indiscreet Mrs. Jarvis. Mais cet Alan Smithee n'existe pas réellement. Derrière le pseudonyme se cache en réalité, Franck Burt, réalisateur de l'œuvre qui n'étant pas satisfait du résultat, a refusé que son vrai nom apparaisse.

Alors encore inconnue jusqu'ici, c'est en 1969 que cette idée se popularise dans le milieu du cinéma avec la sortie du western Une poignée de plomb. Pour la deuxième fois, une œuvre est signée du nom d'Alan Smithee. Après des différents avec l'acteur principal, aucun des deux réalisateurs successifs, Robert Totten et Don Siegel, n'accepte de signer le long-métrage. Ils réclameront cependant leur salaire pour le travail fourni. Universal Pictures, société de production du film, trouve alors un compromis avec la DGA (Directors Guild of America, le syndicat des réalisateurs américains), qui proposera l'utilisation du fameux pseudonyme.

Par la suite, de nombreux noms du cinéma ont utilisé le nom d'Alan Smithee - il serait l'anagramme de The Alias Men ("les hommes au nom d'emprunt") - quand leurs œuvres n'étaient pas à la hauteur de leurs espérances. Même le grand David Lynch y a eu recours dans certaines versions de Dune, sortie en 1984.

An Alan Smithee Film by Alan Smithee

Néanmoins, quand le film An Alan Smithee Film, sort en 1998, la DGA décide de rayer ce pseudonyme de ses registres, car il révèle la vérité sur son histoire. Il narre les aventures d'un vrai réalisateur du nom d'Alan Smithee qui exige qu'un nom d'emprunt soit utilisé au générique de son film. Malheureusement, la DGA n'en possède qu'un seul en stock… On vous laisse deviner lequel. Le film, sera un véritable navet et son réalisateur le signera donc… Alan Smithee.

Après cela, le nom a continué d'être utilisé par certains artistes par ironie, nostalgie ou provocation. 68 ans après sa création, Alan Smithee cumule 29 œuvres en tant que réalisateur, 7 en tant que scénariste et bien d'autres dans d'autres domaines artistiques.