« Ils ne pourront pas tous nous arrêter » : 250 000 personnes veulent envahir la Zone 51

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© Dragan Mihajlovic
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En 2019, plus de deux millions de personnes s’étaient inscrites pour envahir la Zone 51. Le jour venu, ils n’étaient qu’une centaine devant les grilles de la base militaire du Nevada.

En 2019, des centaines de milliers d’internautes annoncent vouloir envahir la Zone 51. L’idée n’est pas nouvelle : percer les mystères de cette base militaire installée au cœur du Nevada, accusée depuis des décennies d’abriter des secrets liés aux extraterrestres. Ce qui change, c’est que cette fois, une date est fixée, un point de rendez-vous est donné, et un plan — aussi absurde soit-il — circule sur les réseaux. Tout part d’un simple post Facebook, qui va vite se transformer en phénomène mondial.

Le plan fou de 250 000 personnes pour entrer dans la Zone 51

L’événement est créé sur Facebook par un étudiant américain, Matty Roberts, sur une page de memes. Le titre est explicite : Storm Area 51, They Can’t Stop All of Us. L’idée est de réunir assez de monde pour submerger les défenses de la base. Le plan est détaillé dans la description : tous les participants devront courir « comme Naruto » en direction de la Zone 51. Une stratégie absurde, mais suffisante pour faire rire, puis intriguer, et enfin mobiliser.

Rapidement, l’événement dépasse toutes les attentes. En quelques jours, plusieurs centaines de milliers de personnes s’inscrivent. Puis, le million est franchi. Au total, plus de deux millions d’internautes annoncent vouloir participer ou suivre l’opération. À ce stade, même si la blague est évidente, les autorités ne peuvent plus l’ignorer.

Une blague qui a coûté cher

Officiellement, la Zone 51 reste un site d’essais de l’armée américaine, fermé au public et protégé par la loi. Toute intrusion est passible de poursuites. Face au succès de l’événement, les autorités se sont préparées. Patrouilles renforcées, déploiements anticipés, contrôles des accès, tout est mis en place pour encadrer un afflux massif de curieux.

En ligne, l’initiative avait pris des allures de raz-de-marée. Plus de deux millions d’inscrits, des milliers de commentaires et des plans de plus en plus farfelus à mesure que la date approchait. Pourtant, sur le terrain, la mobilisation a tourné court. Le 20 septembre 2019, à peine cent cinquante personnes se sont rendues aux abords de la base.

Quelques tentes installées dans le sable, quelques pancartes brandies face aux journalistes, et des regards tournés vers les caméras plus que vers les grilles interdites. La Zone 51 est restée inchangée, fermée, silencieuse, inaccessible. Les visiteurs sont repartis comme ils étaient venus, sans réponse à leurs fantasmes.

Même sans tentative d’intrusion, les préparatifs avaient été coûteux. La mobilisation sécuritaire est estimée à près de 11 millions de dollars.