Qui était François l'Olonnais, le pirate qui a inspiré le légendaire Roronoa Zoro dans One Piece ?
Second de Monkey D. Luffy dans One Piece, Roronoa Zoro est un personnage très apprécié par les fans de l'anime. Mais saviez-vous qu'il est inspiré d'un véritable pirate qui répondait au nom de François l'Olonnais ?
Dans sa conception la plus large, l'âge d'or de la piraterie s'étend de 1650 à 1730. Durant cette période, les mers et les océans étaient encore plus dangereux qu'à n'importe quelle autre époque. Et non, ces fameux pirates n'ont pas répondu à l'appel de Gol D. Roger, le légendaire roi des pirates dans One Piece, mais se sont surtout laissés tenter par la liberté totale et la possibilité d'amasser des richesses immenses au détriment des différentes nations européennes qui prenaient peu à peu le contrôle du monde. Aujourd'hui, nous nous intéressons donc à un pirate qui a marqué l'histoire de sa cruauté et de son goût pour le sang, un flibustier français qui se faisait appeler François l'Olonnais.
Une première vie loin de la piraterie
François l'Olonnais ne s'est pas toujours appelé comme ça. Selon certaines hypothèses et ressources historiques, son véritable nom serait en fait Jean-David Nau. Il est né entre 1630 et 1635 aux Sables d'Olonne, d'où son futur nom. Sa famille étant très pauvre, il prend la décision, à 20 ans, de tout laisser derrière lui et de prendre la mer, direction les Caraïbes. Débarqué à Hispaniola (l'actuel Haïti), il travailla d'abord dans des plantations pendant près de 3 ans puis devint boucanier dans une bande de chasseurs. Ce travail consistait à chasser des bœufs puis à les boucaner, à savoir faire fumer la viande au-dessus d'un feu. Cependant, durant près de trois ans, il devra vivre dans la peur d'être fait prisonnier ou tué par les Espagnols qui contrôlaient les Caraïbes ainsi que les richesses qui en découlaient à cette époque. Les prémices d'une haine envers les Espagnols qui feront de lui la légende que l'on connaît aujourd'hui.
François l'Olonnais devient flibustier
Après quelques années de chasse et de boucanerie, il décide de quitter les terres et d'embarquer sur un navire de flibustiers, des pirates agissant avec l'accord ou non d'un gouvernement en particulier pour s'attaquer aux navires et richesses d'une nation ennemie. Dès ces débuts, François l'Olonnais se fait remarquer pour ses talents au combat et à la barre, c'est pourquoi et tout naturellement qu'il devient le capitaine du navire sur lequel il avait embarqué, à la mort de son précédent chef.
Mais la légende de l'Olonnais n'était pas encore écrite. Il faudra attendre, un événement en particulier pour que le pirate originaire de la côte ouest française ne devienne le pirate cruel et sanguinaire que nous connaissons. En effet, après plusieurs aventures et abordages qui se soldèrent par une grande réussite, il est piégé par les Espagnols qui déciment tout son équipage. Il en réchappe de peu, se faisant passer pour mort et arrive à rejoindre l'île de la Tortue ou "Tortuga".
François l'Olonnais, le "Fléau des Espagnols"
Déjà craint par les Ibériques du fait de ses premiers exploits, François l'Olonnais ne pardonna jamais aux Espagnols la mort de ses camarades. Et il leur fera payer, très cher. Entre pillages et abordages en pagaille, l'Olonnais se forgea une réputation, celle d'être un véritable "Fléau" pour les Espagnols. À la manière deVoldemort dans Harry Potter, l'évocation de son nom faisait frémir d'effroi tous ceux qui l'entendaient et de manière générale, il valait mieux éviter de le prononcer à torts et à travers.
Animé par une haine de l'Espagne, l'Olonnais se mit en chasse et avait comme souhait de débarrasser les Caraïbes de cette nation, pour le plus grand plaisir de la France qui jalousait les positions et richesses espagnoles dans la zone. Ses actes de barbarie et de torture uniquement concentrés sur les Ibériques furent racontés par l'un de ses compagnons de voyage, Alexandre-Olivier Exquemelin qui aurait été le médecin de bord de l'Olonnais et qui a contribué à sa légende.
Parmi "ses exploits", on peut citer :
- La prise de Maracaïbo au Venezuela et de son saccage
- Des actes de tortures constants envers les Espagnols comprenant surtout taillage et arrachage de langue
- Décapitations de tout un équipage, seul, en prenant le temps de lécher la lame ensanglantée avant chaque mise à mort (peut-être romancé, ou pas)
- La prise de San Pedro dans l'actuel Honduras et de son saccage
- Attaque à vue de tous les navires arborant le pavillon Espagnol, qu'ils soient hostiles ou non
Bref, un sacré personnage qui n'a pas volé sa réputation mais, qui vit pourtant, une partie de son équipage le lâcher au profit d'un autre capitaine. En effet, l'objectif final de l'Olonnais était le Nicaragua et la prise totale du pays. Ce qui ne fut pas une réussite car les Espagnols avaient délaissé l'endroit et ne passaient plus près de ces côtes. La chance, comme le vent, avait tourné.
La fin de François l'Olonnais
Mais toute aventure a une fin et à l'image de sa vie et de sa légende tachées de sang, la mort de l'Olonnais fut pareille. Avec un équipage réduit, il échoua son navire sur les côtes du Nicaragua, un pays peuplé d'Indiens face auxquels il résista pendant plus de six mois avant d'essayer de s'échapper. Repoussé par les Indiens et les Espagnols qui le voyaient plus faible qu'avant et avaient soif de vengeance, il arrive finalement loin de sa destination initiale, au Panama.
Si les Indiens précédents agissaient sous les ordres de l'Espagne, ceux qu'il croisa sur les côtes du Panama étaient libres et tout aussi barbares que l'Olonnais. Un bien mauvais augure pour le flibustier français qui se fit capturer par une tribu en 1669. S'il est difficile de savoir ce qu'il est advenu de lui, les historiens ayant perdu sa trace à ce moment-là, nous avons peut-être un indice certain sur sa fin grâce aux derniers mots du récit des aventures de l'Olonnais d'Exquemelin :
Ils le hachèrent, le firent rôtir et le mangèrent.
Une fin horrible, pour un être qui aura souvent été considéré comme pire que le diable lui-même par tout un peuple.
François l'Olonnais dans la culture populaire
Forcément, avec une légende pareille, il était difficile de ne pas retrouver des œuvres de fiction mettant en action des personnages inspirés de François l'Olonnais.
Comme nous vous le disions plus haut, Eiichiro Oda s'en est inspiré pour le personnage mythique de Zoro dans One Piece. Et il faut dire que les deux partagent de très sérieux points communs :
- Un goût prononcé pour les lames
- Un talent sans égal au combat
- Une cruauté et une volonté de faire souffrir l'autre à l'extrême pour se venger
Mais ce n'est pas tout. Si le caractère de Zoro colle avec celui de l'Olonnais, il en va également de son nom : Roronoa. En effet, en japonais le R et L sont prononcés de la même façon. Ainsi, Roronoa, se prononce "Lolonoa" une phonétique similaire à l'Olonnois, le nom en ancien Français de Jean-David Nau alias François l'Olonnais.
L'Olonnais apparaît également dans :
- Sid Meier's Pirates !(1987) : un jeu vidéo de stratégie qui propose la simulation de la vie d'un pirate dans les Caraïbes
- Tropico 2 : La Baie des Pirates (2003) : un jeu de simulation vous permettant de créer et gérer votre île pirate et d'en faire une dictature
- Assassin's Creed : Pirates (2013) : un jeu mobile édité par Ubisoft qui vous propose d'arpenter les Caraïbes à la recherche du trésor d'Olivier Levasseur dit La Buse, qui a lui, inspiré le personnage de Gol D. Roger dans One Piece.
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