Le mode facile, vraiment la mort des Souls-like ?
Faut-il un mode facile dans tous les jeux vidéo ? Un éternel débat, rouvert cette fois-ci par Elden Ring.
Un débat vieux comme les Souls
Nous avons déjà tous passé des heures à rager sur des boss qui nous achevaient en boucle. Les boss les plus difficiles du jeu vidéo sont très forts pour cela, mais nul besoin d'être dans ce classement tant ils sont nombreux. Certains jeux sont difficiles dans leur globalité sans que les boss ne constituent l'unique obstacle à notre avancée. Ces 15 dernières années, ces titres à la difficulté ardue ont réussi à se créer une véritable base de fans.
Nous pensons évidemment aux Souls-like, mais également aux rogue-like et rogue-lite, des genres connus pour leur exigence et leur intransigeance. Mais ils ont aussi leur détracteurs. Une partie des joueurs s'offusquent de la difficulté de ces jeux et demandent la même chose à chaque sortie d'un titre considéré comme trop ardu : un mode facile. Est-ce qu'un mode facile intégré d'office dans tous les jeux serait une bonne chose ? Nous répondons à cette question.
Un mode facile obligatoire, la fin de plusieurs genres du jeu vidéo ?
Evidemment, il n'y a aucune réponse parfaite à cette question. Chaque joueur aura son propre point de vue sur ce débat qui se fait de plus en plus entendre dans le monde du jeu vidéo. Quand les fans de Bloodborne ou Sekiro s'opposent à ce qu'un mode facile soit proposé dans leurs jeux fétiches, l'opposition leur demande en quoi cette possibilité modifierait leur expérience de jeu. Ils n'ont pas vraiment tort.
Mais un titre comme Dark Souls est réputé pour le challenge qu’il offre et, point très important, le plaisir qu’il procure quand on arrive à relever ce challenge. Le joueur sait qu'il n'a aucune alternative pour rendre le jeu plus simple en modifiant une quelconque option, même s'il perd pour la 15e fois face au même boss.
Ce sentiment de devoir se surpasser et la satisfaction qui en découle lorsqu'on y arrive seraient différents si un mode facile était présent dans le jeu. Peut-être que même les fans de challenge décideraient au bout de quelques try de se rendre la vie plus simple, alors qu'ils auraient essayé beaucoup plus de fois (et sûrement réussi) sans mode facile.
Un mode facile, oui, mais sans dénaturer l'expérience " hardcore "
Dans un rogue-lite comme Hades - dont nous avons fait le test - c'est surtout la structure qui rend le jeu difficile. Quand vous mourez dans le titre de Supergiant Games, vous recommencez depuis le début en perdant les pouvoirs acquis pendant votre run.
Si le jeu était rendu plus facile en incluant des sauvegardes après chaque boss d'une région vaincu, l'expérience d'Hades changerait considérablement et le titre ne pourrait quasiment plus être considéré comme un rogue-lite. Très loin de ce que les développeurs souhaiteraient, assurément. Un mode facile, oui, mais sans simplifier l'expérience globale. Voir From Software ou Supergiant Games imposer des mécaniques rendant leurs futurs jeux plus simples serait sûrement une erreur. Laisser le choix, tout simplement.
Entre difficulté et accessibilité
Dernière chose et pas des moindres, il ne faut pas confondre difficulté et accessibilité. Comparons un instant Hades et Returnal, deux rogue-lite de qualité. Dans le premier, vous pouvez très bien, au milieu d'une run, stopper votre partie, éteindre votre console et la reprendre plus tard au même moment.
Chose impossible à faire dans Returnal. Si vous éteignez votre console, vous recommencerez depuis le début, comme si vous étiez mort. On ne peut pas parler de difficulté ici, mais bien d'un souci d'expérience utilisateur et d'accessibilité. En définitive, il faut bien entendre que les deux points de vue se défendent.
Ce qui est sûr, c'est que la question risque comme souvent de divisier à la prochaine sortie d'un titre considéré comme exigeant. Bon courage à Elden Ring, dont la bêta a rouvert le débat.